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Mot de la rédaction

Écho boréal | Printemps 2021

Pat Hills

Quel niveau de précision recherchez-vous ?

Voilà l’une des premières questions que j’ai posées à un client potentiel lorsque j’ai commencé à vendre de l’équipement d’arpentage en 1993. La réponse reçue de la part de l’archéologue du Nord de l’Alberta était catégorique : « Ce doit être en plein dans le mille. » Ayant travaillé sept années dans le domaine de l’arpentage légal en Ontario avant d’entreprendre ce changement de carrière, je savais très bien ce que cela voulait dire. Du moins, j’étais conscient de ce que cela signifiait pour moi. Il s’est avéré que pour un archéologue devant tracer le fémur d’un Gorgosaurus sur une carte à l’échelle de 1/50 000, un mètre était en plein dans le mille. Cette expérience a déclenché mon apprentissage en ce qui a trait à la précision (nous pouvons discuter de « précision » autour d’une bière) et a fini par transformer chaque conversation entretenue avec des clients pour le reste de ma carrière.

Avant mon échange avec cet archéologue, j’affichais – comme c’est le cas pour plusieurs experts de l’industrie de l’arpentage – un air de supériorité à l’égard des professionnels de la collecte de données de positionnement à des fins de cartographie. Dans mon esprit, ils représentaient les Kardashians du monde de l’arpentage, prenant la vérité à la légère, préoccupés davantage par les apparences des choses, et non par leur emplacement. J’étais capable de repérer une barre de fer standard à quelques millimètres près, tandis qu’un professionnel en cartographie pouvait localiser, à un mètre près, un érable en bon état, mesurant quinze mètres de hauteur et possédant un tronc de quarante centimètres de diamètre ainsi qu’une ramure de dix mètres. Franchement… c’est un arbre.

Je me suis trompé à propos de nombreuses choses au cours de ma vie. J’adore toutefois souligner mon progrès en tant qu’individu en ayant tort sur des sujets différents à chaque décennie. Ce n’est pas un objectif ; il s’agit uniquement d’une observation.

D’accord.

Posons maintenant un regard sur ce qui se passe aujourd’hui : la gouvernance des milieux humides, la localisation d’installations publiques (sécurité, efficacité et rentabilité) et le besoin de tirer une valeur maximale des biens immobiliers commerciaux et résidentiels exercent une pression croissante sur les professionnels de la cartographie et SIG. La demande de données plus précises fait de sorte que le secteur de la cartographie se retrouve étroitement lié à celui de l’arpentage. Cependant, les membres de notre communauté spécialisés en cartographie se sont écartés des arpenteurs de d’autres façons. Ils apportent leurs propres appareils sur le terrain (Android et IOS) lorsqu’ils utilisent un logiciel de réalité augmentée sur le cloud (SiteVision). Ils ont aussi recours à des services de correction sur demande (Catalyst) avec un appareil et une application Android pour le terrain capables de localiser leurs actifs. Ils transfèrent ensuite les données recueillies vers le cloud afin que leurs collègues du bureau puissent débuter l’analyse de celles-ci en temps réel (TerraFlex). Finalement, par l’entremise de l’échosondeur HydroLite-DFX de Seafloor, nos clients de cartographie peuvent maintenant émettre des signaux sonores à travers les substrats afin de déterminer la véritable topographie du fond des bassins de rétention des eaux pluviales et des voies navigables. Les intervenants de l’industrie de la cartographie se retrouvent désormais aux commandes, exerçant une pression sur les fabricants et développeurs pour créer des produits capables de livrer des données plus précises, de la manière et au moment désirés.

Tout cela c’est de la technologie de pointe, et bien que je sois ravi des implications pour l’industrie et notre entreprise, je suis malheureusement forcé d’admettre que les Kardashians sont devenus légitimes. ☹

Je désire remercier Brock Kingston, Peter Afshar et Benoît Lachapelle pour leur collaboration à cette édition d’Écho boréal, ainsi qu’Iliana Tsali pour sa première contribution à notre bulletin de nouvelles. Iliana travaille chez Cansel depuis un peu plus d’un an et s’est rapidement démarquée en tant que ressource technique fiable et directrice de comptes respectée de nos clients dans l’Ouest du Canada.

Je vous souhaite à tous de passer un agréable printemps. Demeurez positif et testez négatif.

Pat Hills
Rédacteur et Directeur du marketing technique
Cansel